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Logo du Club des buveurs de thé

Connaissez-vous le Club des buveurs de thés ?

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Boire un bon thé est un plaisir gustatif mais également un merveilleux moment de partage. Cela explique sans doute les nombreuses communautés qui fleurissent sur les réseaux sociaux et permettent d’échanger des informations sur le thé : le Club Thé, la TeamTeaAddicts, T.H.E. : Tribu des Heureux Effeuilleurs, Un thé pour tous… tous pour un thé, Thé du moment, etc.
Il existe également des communautés qui ne sont pas virtuelles, comme le Club des buveurs de thés. J’ai eu la chance de croiser Sylviane Brisson, la présidente de ce club, au salon de thé International Boyan où elle était également membre du jury. J’ai donc saisi l’occasion, entre deux gorgées de thés, pour l’interviewer.

 

DiviniThé :   Comment êtes-vous venue à vous intéresser au thé ?
Sylviane Brisson : Le thé m’a toujours fasciné. Enfant, j’avais un oncle missionnaire au Maalawi. Il ne buvait que du thé et réalisait lui-même ses blends. J’étais fascinée, je trouvais cela tellement romantique.
Concrètement, j’ai commencé à boire du thé à l’adolescence, du Earl Grey de chez Twinning. Plus tard, je suis passée à un Yunnan de la Compagnie Coloniale. Puis, j’ai découvert les nids de TuoCha, en ignorant totalement ce qu’était le Puer ! Cela a duré jusqu’à ce que j’entre dans une boutique de thé nantaise et là, un monde s’est ouvert à moi. Aujourd’hui, je ne bois plus que des thés d’origine et jamais de thés parfumés.

 

Sylviane Brisson, Présidente du Club des buveurs de thé au Salon de thé International Boyan.
Sylviane Brisson, Présidente du Club des buveurs de thé au Salon de thé International Boyan.

 

D. Comment avez-vous eu l’idée de créer le Club des buveurs de thé ?
S.B. : Je n’ai pas créé le Club des buveurs de thé de Nantes mais j’y ai adhéré dès ses débuts. Je buvais depuis longtemps du thé et je pressentais un univers très riche mais sans avoir approfondi la question. Un jour, je suis passée par hasard devant une boutique de thé. J’ai franchi la porte et c’est comme ça que l’aventure du thé a vraiment commencé. Quelques mois plus tard, la responsable de la boutique m’a invitée à faire partie de l’association le Club des buveurs de thé de Nantes dont elle était présidente. Au bout d’un an, je suis devenue trésorière. Trois ans plus tard, la présidente ne souhaitant pas se représenter, je suis devenue présidente de l’association.

D. Qu’est-ce que le Club des buveurs de thé ?
S.B. : Il s’agit d’une association loi 1901, fondée en 2002. Le Club des buveurs de thé du Pays de Loire était une émanation du club de Paris qui est aujourd’hui en sommeil. (NDRL : celui de Paris a été créé en 1992 par Gilles Brochard).

 

Récolte de thé au Parc nantais du Grand Blottereau, sur la colline du Sucheon ou se tient un jardin coréen. © Club des buveurs de thé
Récolte de thé au Parc nantais du Grand Blottereau, sur la colline du Sucheon ou se trouve un grand jardin coréen. ©Club des buveurs de thé

 

D. Comment devient-on membre de l’association ?
S.B. : Il existe un entretien préalable à l’adhésion afin de comprendre si la personne va correspondre à l’esprit de l’association. L’adhésion annuelle individuelle est de 30€ et 45€ pour un couple. Nous avons également un tarif étudiant et un pour les professionnels qui ont un statut à part.

D. Qui sont les membres du club et combien êtes-vous?
S.B. : Je nous définirais comme des amateurs qui ne s’éclairent plus à la bougie mais à la lampe à huile, cherchant à progresser dans notre connaissance du thé mais de manière ludique. Nous faisons des choses sérieuses mais sans nous prendre au sérieux.
Nous sommes environ une cinquantaine en tout, avec une antenne à Strasbourg. Il existe également deux autres clubs l’un en Finlande, l’autre en Suisse à Zürich.

 

Le Club des buveurs de thé en visite aux Jardin de Gaïa
Le Club des buveurs de thé en visite aux Jardin de Gaïa – ©Club des buveurs de thé

 

D. Quelles sont les activités du Club des buveurs de thé ?
S.B. : Notre but est d’échanger sur le thé et son environnement culturel, géographique, artistique, historique, etc.
Nous nous réunissons toutes les cinq semaines. Nous organisons des dégustations de thés, fournis par les importateurs ou apportés par certains membre du club. Pour ceux fournis par les importateurs, nous les évaluons. C’est ainsi que vous trouvez parfois dans les catalogues des thés des Jardins de Gaïa, de George Cannon et autre, notre logo apposé à côté d’un thé avec la mention Premier prix du Club des buveurs de thé.

Nous proposons également des dégustations accords cuisine et thé avec Christophe Fouré du restaurant nantais Rive Gauche et également diner à thème autour du thé
Nous effectuons des lectures autour du thé. Les membres du club apportent des livres dont ils souhaitent partager des extraits et nous en discutons, autour d’une tasse, bien sûr.

 

Exemple d'accords mets thés réalisés avec le restaurant Rive gauche. Ici, il s'agissait d'un thé vert japonais. © Club des buveurs de thé
Exemple d’accords mets thés réalisés avec le restaurant Rive gauche pour le Club. Ici, il s’agissait d’un thé vert japonais. ©Club des buveurs de thé

 

L’association est par ailleurs partenaire d’expositions. Ce fut le cas pour celle consacrée aux Samourais, au Château des ducs de Bretagne, par exemple, ou celle la Soie et le Canon toujours avec le Voyage à Nantes.
Cette année, le fil rouge de l’association est la Chine. Un autre exemple d’activités : nous apprenons à faire du furoshiki (NDRL. carrés de tissu japonais pliés d’une certaine façon pour emballer des objets). Nous allons dans des musées visiter des expositions. En fait tout ce qui a de près ou de loin un rapport avec le thé nous intéresse.

D. : Vous donnez également des cours de thé ?
S.B. : Oui, je propose, au nom de l’association, des formations sur le thé, sur son histoire, des initiations aux thés, etc. Par exemple, je suis allée sur la Côte d’Azur former les serveurs dans des palaces comme le 3.14 à Cannes. Nous avons aussi aidé des restaurateurs à réaliser leur carte de thés.
Je suis aussi intervenue aussi au nom du Club dans des Ecoles Hôtelière ou des Lycées.

D. Pour finir, quel est le meilleur thé que vous ayez bu ?
S.B. : Je me souviens d’un thé de rocher (NDRL. oolong des monts Wu Yi), bu en Belgique, Aux feuilles vertes. Il provenait de théiers sauvages et qui ont pour engrais des déjections de chauves-souris. En y repensant, j’en ai encore des frissons. Préparé en gong fu, j’avais pu faire 45 infusions de ce thé !
J’ai un faible pour le Gyokuro. Je me souviens d’un Gyokuro exceptionnel. C’était lors d’une réunion du Club, des japonais nous l’avaient apporté. Ils nous ont montré ce qu’est un concours de Gyukuro de printemps. Nous avions dégusté l’infusion avec une sauce ponzu. Chacun prépare le thé, non pas pour son voisin direct mais pour celui qui est assis deux places plus loin. Cela demande donc de bien observer la personne pour essayer de comprendre son goût afin de lui préparer le thé qu’elle va aimer.

 

Théier de la Présidente de l'association Club des buveurs de thé - ©Club des buveurs de thé
Théier de la Présidente de l’association Club des buveurs de thé, qui se plait beaucoup dans son jardin nantais – ©Club des buveurs de thé